Tu tâexpliques sans arrĂȘt ? Tu veux prouver que tu as raison, que tu fais bien ?
Si tu est ici, ce nâest probablement pas un hasard⊠Peut-ĂȘtre quâil est temps de dĂ©couvrir une facette de toi que tu nâavais jamais vue aussi clairement.
Ce comportement nâest pas un dĂ©faut.
Câest souvent le signe que, quelque part en toi, une part blessĂ©e cherche Ă prouver sa valeur.
Tu te sens vite incompris·e ? Pas lĂ©gitime ? Tu as besoin de te justifier, mĂȘme quand personne ne te le demande vraiment ? Tu es peut-ĂȘtre concerné·e par ce que certains appellent la blessure dâinjustice. Mais inutile de connaĂźtre la thĂ©orie : ce qui compte, câest de reconnaĂźtre ce que tu vis, et pourquoi ça te fait tant rĂ©agir.
Ce que tu ressens vraiment quand tu te justifies
đ Tu veux ĂȘtre pris·e au sĂ©rieux. đ Tu veux quâon sache que tu fais de ton mieux. đ Tu veux montrer que tu es une bonne personne. đ Tu veux ĂȘtre reconnu·e pour ta sincĂ©ritĂ© ou tes efforts.
Mais, à force, tu te sens épuisé·e, pas écouté·e, pas reconnu·e.
Et derriĂšre tout ça, il y a souvent une douleur profonde liĂ©e Ă lâinjustice : celle de ne pas avoir Ă©tĂ© vu·e ou validé·e pour ce que tu Ă©tais vraiment. Tu tâes peut-ĂȘtre construit·e en croyant quâil fallait « prouver » ta valeur pour ĂȘtre aimé·e ou respecté·e.
6 exemples concrets de comment naĂźt cette blessure :
Voici 6 situations trĂšs simples, mais frĂ©quentes, qui peuvent dĂ©clencher cette blessure dĂšs lâenfance :
1. đŹ On tâa souvent dit « Ne pleure pas, ce nâest rien. »
đ RĂ©sultat : tu apprends Ă rĂ©primer tes Ă©motions pour ne pas dĂ©ranger, et tu crois que montrer tes ressentis, câest mal ou exagĂ©rĂ©.
2. đ Tu recevais de lâamour ou de lâattention seulement quand tu rĂ©ussissais.
đ Tu en conclus que ta valeur dĂ©pend de ta performance, et que tu dois ĂȘtre « parfait·e » pour mĂ©riter lâamour.
3. đ§ On te comparait souvent aux autres enfants :
« Regarde comme ta sĆur est sage, elle ! » đ Tu dĂ©veloppes le sentiment de devoir ĂȘtre irrĂ©prochable pour ĂȘtre reconnu·e.
4. đ§č Tu devais ĂȘtre mature trĂšs jeune (ex : sâoccuper des frĂšres/sĆurs, ne pas faire de vagues).
đ Tu as appris Ă serrer les dents, Ă ne pas te plaindre, à « faire avec », et tu tâes coupé·e de tes besoins.
5. đ€ Tes Ă©motions nâĂ©taient pas prises au sĂ©rieux (on te disait que tu exagĂ©rais, que tu dramatisais).
đ Tu as intĂ©grĂ© que tu nâavais pas le droit Ă lâerreur ni Ă lâĂ©motion, et que tu devais « ĂȘtre fort·e ».
6. âïž Tu as vĂ©cu des dĂ©cisions perçues comme injustes (ex : une punition injustifiĂ©e, un traitement inĂ©gal entre enfants).
đ Cela tâa laissĂ© une hypersensibilitĂ© Ă lâinjustice, et un besoin de tout contrĂŽler pour que ce soit « juste ».
Comment cette blessure agit au quotidien
Quand cette blessure dâinjustice est encore active, elle peut gĂ©nĂ©rer des comportements bien spĂ©cifiques, souvent inconscients :
đž Tu veux tout faire parfaitement, au risque de tâĂ©puiser.
đž Tu doutes constamment de toi et de tes choix.
đž Tu ressens un besoin irrĂ©pressible dâexpliquer ou de te justifier, mĂȘme dans des situations simples.
đž Tu peux ĂȘtre trĂšs exigeant·e avec toi-mĂȘme⊠et parfois avec les autres.
đž Tu dĂ©testes les critiques, mĂȘme constructives, car elles rĂ©veillent une vieille peur : « je ne fais jamais assez bien ».
đž Tu as tendance Ă te couper de tes Ă©motions, Ă rester « fort·e » ou « rationnel·le », pour ne pas perdre la face.
Et quand cette blessure se rĂ©active (face Ă une remarque, un reproche, un silenceâŠ), tu ressens souvent :
đŁ Un mĂ©lange de colĂšre froide et de tristesse.
đ Un sentiment dâinjustice profond, parfois difficile Ă exprimer.
đ§± Un besoin de te fermer ou de contrĂŽler la situation, pour ne pas ĂȘtre dĂ©stabilisé·e.
Câest comme si tu devais prouver ta valeur pour ĂȘtre respecté·e. Mais bonne nouvelle : tu peux tâen libĂ©rer, petit Ă petit, en apprenant Ă te valider toi-mĂȘme.
âš Bonne nouvelle ! Si tu te reconnais dans ces rĂ©actions, câest que tu viens de mettre le doigt sur lâune de tes blessures đ⊠et tu vas pouvoir dĂ©couvrir dĂšs maintenant comment tâen libĂ©rer đ« !
Comment te libérer du réflexe de te justifier ?
Tu nâas pas besoin de te forcer à « ne plus jamais te justifier ». Ce serait encore une pression de plus. LâidĂ©e est plutĂŽt de reprendre le pouvoir, petit Ă petit, sur ce rĂ©flexe automatique. Voici quelques pistes concrĂštes pour tâaider :
đŹïž 1. Reviens dans ton corps
Quand tu sens que tu as envie de tâexpliquer, fais une pause.
- Respire profondément, au moins 3 fois.
- Sens ce qui se passe dans ton corps : est-ce que ça serre ? Est-ce que ça chauffe quelque part ?
- Pose une main sur ton cĆur ou ton ventre et dis-toi : « Câest OK de ressentir ça. Je suis en sĂ©curitĂ©. Je nâai rien Ă prouver. »
Revenir Ă ton corps tâaide Ă ne pas partir en pilote automatique.
đŁïž 2. Remplace la justification par une affirmation
Tu peux dire ce que tu ressens ou ce que tu choisis, sans te justifier.
Exemples :
- â « Je nâai pas pu rĂ©pondre plus tĂŽt parce que jâĂ©tais dĂ©bordé·e, jâai eu un problĂšme, etc. »
- â « Je te rĂ©ponds maintenant, parce que câest le bon moment pour moi. »
- â « Je tâai dit ça parce que je voulais bien faire. »
- â « Ce que je tâai dit me semblait juste. »
Câest plus simple, plus clair, et tu te respectes davantage.
â€ïž 3. Pratique lâauto-validation
Tu cherches peut-ĂȘtre Ă ce quâon te donne raison ou quâon te comprenne, mais et si toi, tu te donnais raison dâabord ?
Tu peux répéter des phrases comme :
- « Mon ressenti est valable, mĂȘme si lâautre ne le comprend pas. »
- « Ce que je ressens suffit. »
- « Jâai le droit dâĂȘtre moi, sans mâexpliquer. »
Ăa te paraĂźt peut-ĂȘtre bizarre au dĂ©but, mais Ă force, ton cerveau enregistre un nouveau mode de fonctionnement.
⚠4. Parle à ton enfant intérieur
Ce rĂ©flexe vient souvent de loin. Câest une partie de toi, encore en mode survie, qui cherche Ă Ă©viter un rejet, une critique ou une injustice.
Tu peux lui parler intérieurement comme à un·e enfant :
« Tu nâas plus besoin de prouver quoi que ce soit. Tu as dĂ©jĂ de la valeur. Tu es aimé·e, mĂȘme si tu ne fais rien de spĂ©cial. »
đ 5. Ne cherche pas la perfection
Tu vas parfois te justifier encore. Et câest OK.
Le but nâest pas de tâinterdire de rĂ©agir, mais dâen prendre conscience. Et Ă chaque fois que tu poses un mot de plus pour tâaffirmer au lieu de te justifier, tu reprends un peu de libertĂ©.
Câest un chemin, pas un test.
« Tu nâas rien Ă prouver. Tu es digne dâamour mĂȘme quand tu nâes pas parfait·e. »
En résumé
Tu nâes pas « trop sensible ». Tu nâes pas « trop dans le mental ». Tu es une personne qui a appris trĂšs tĂŽt que valoir = prouver. Mais tu peux, petit Ă petit, dĂ©sactiver ce rĂ©flexe de survie, et redevenir toi-mĂȘme, libre et solide Ă lâintĂ©rieur.
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Et si ce sujet tâinterpelle, je te recommande les livres de Lise Bourbeau, notamment Les cinq blessures qui empĂȘchent dâĂȘtre soi-mĂȘme et La guĂ©rison des cinq blessures. Ils posent les bases de cette comprĂ©hension, mais chacun est unique : rien ne remplace ton ressenti personnel.
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